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 Coming Out : En fait... Je ne suis pas gay

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Jung Nathanaël

Jung Nathanaël


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MessageSujet: Coming Out : En fait... Je ne suis pas gay   Coming Out : En fait... Je ne suis pas gay EmptyDim 7 Juin - 13:08

La journée que j'avais passé aurait pu se qualifier de fantastique. Autant, je ne pouvais pas me l'admettre que c'était pourtant bel et bien vrai. Pour plusieurs raisons. D'une, j'avais réussi à esquiver un nouveau rendez-vous à la noix que Caleb m'avait fixé. De deux, je m'étais fait une alliée au sein même de la maison Jung-Yung. De plus, il s'agissait bel et bien une alliéE. Cela voulant dire que oh miracle, je m'entendais bien avec une autre fille. Cela représentait une avancée aussi effrayante que remarquable.
J'avais beau crier sur les toits que les femmes étaient les pires êtres au monde, je n'avais aucune envie de le penser toute ma vie dans le fond. J'avais envie d'avoir tord quelque part. Que quelques-unes me prouvent le contraire. Je ne tenais pas non plus à faire voler en éclat ce que cela allait se concrétiser. Donc oui, c'était une bonne chose. Cependant, tout aussi profond dans ma tête, je pensais que s'il y avait la moindre chance pour que ça fonctionne en l'état, rien ne devait changer outre mesure. Tout cela tenait parce que j'étais Nathanaël Sirius Jung, le garçon bizarre, qui se méfie des femmes, indémontable et plein d'entrain. Qui serait intraitable avec les avatars des membres de la gent féminine. C'était comme si on avait calé une pierre d'une certaine forme et taille sous un meuble bancale et qu'on s'était tous adapté à comment tout était disposé et tenait. Si la pierre changeait de forme, même pour plus confortable, il faudrait tout changer. Pire, tout pourrait bien s'écrouler quand même.

Je n'avais donc pas envie de réellement changer l'idée qu'on avait de moi. J'étais un sale gosse immature pour eux et ça me convenait très bien. Bien-sûr, j'allais être plus docile et gentil avec elles. Déjà parce que je leur en avait fait baver. Mais de là à leur montrer mon cœur, il ne fallait peut-être pas pousser, hein ? Qui avait envie de voir le Nathanaël qui ne s'est pas remis de la trahison de sa mère de toutes les manières ? Qui voulait entendre chouiner Nathanaël qui avait peur d'être aimé ? Oh oui, ce Nathanaël là était de loin celui qui m'exaspérait le plus. Pourquoi ? Parce qu'il empestait les sentiments à deux francs six sous que je haïssais tant. Il ne refusait l'amour des autres (sauf sa famille et quelques amis) non pas parce qu'il n'avait aucun intérêt pour ça mais parce que pour lui, cela signifiait forcément que plus de personnes étaient capables de le trahir. De le quitter. De l'abandonner. Ce Nathanaël était vulnérable à m'en donner la nausée. Et pourtant, c'était peut-être le plus réel d'entre tous les autres. Certainement parce qu'il m'effrayait. Nos peurs ne sont-elles pas étrangement plus réalistes pour nous qu'elles ne le sont en réalité ? N'en avons-nous pas un peu trop conscience qu'il ne le faudrait en fait ? Ce Nathanaël était imposant de cette manière là. Il était une faiblesse et un gros bagage. Je ne voulais pas le partager. Parce que d'une personne ne méritait une telle charge. De deux, parce que personne ne méritait une telle confiance non plus.
Ce jour-là, j'avais partagé bien plus qu'assez pour que tout le monde soit au confort et en sécurité. Enfin sauf les vendeuses de ce fichu magasin.

Ha. C'est ce que j'avais cru et regardez où j'en étais...

J'hésitai à frapper à la porte, réfléchissant à ce que je pourrais bien dire. A comment m'expliquer. Pourquoi devais-je le faire ? Où était réellement le problème ? Tout allait si bien...
Je me rappelais alors la suite des évènements.

    « Il vaut mieux rentrer tu as raison, je veux être aux premières loges quand Caleb comprendra. » avait-elle répondu quand j'avais proposé qu'on plie bagage. Avant qu'une nouvelle rumeur à mon sujet ne circule. Enfin, je n'étais pas à ça près et si scandale il y avait, je donnerais ce tuyau à Keiran. Il serait ravi d'essayer ce nouveau moyen d'esquinter sa réputation ainsi que sa carrière...
    Il fut facile de rentrer. Pas dans le sens de transports ou autres, non. Mais quant à ce qu'il était de la compagnie. Calliope ne cherchait pas à trop en faire. Elle gardait le silence quand il n'y avait rien à dire, sans essayer de combler chaque vide avec un blabla inutile. Elle répondait quand elle avait un truc à partager. Commentait ou parlait quand bon lui semblait. En outre, c'était léger. Moi qui la voyait comme le type "agressive d'enthousiasme" et "pipelette jusqu'à la mort", je découvrais qu'elle était de bonne compagnie. Surtout pour quelqu'un qui confondait moquette et maquette - non, je n'allais pas m'en remettre, appeler mon chef-d'oeuvre moquette, c'est une insulte !

    Je retirai mollement mes chaussures en faisant bouger ridiculement mes pieds à chaque fois pour faire tomber la chaussure. Nous étions enfin à la maison. Ce n'était pas du luxe étant donné la journée. « Je reviens, je dépose un truc dans ma chambre. Mais j'ai une petite faim, après je vais cuisiner quelque-chose, si tu veux en profiter... » Je hochai la tête à ce qu'elle disait avant de considérer ce qu'elle proposait. « Je ne ferai pas la fine bouche, j'ai trop faim pour ça. Donc fait ce qu'il te fait envie, je prendrai pareil. Ca évitera le gaspillage aussi. » Je me battai toujours avec ma chaussette à moitié retirée, tentant vainement de la remettre sans me baisser alors que la coréenne disparaissait. Un soupir que j'ignorais retenir glissa entre mes lèvres avant que je ne me redresse, sacs en main. J'avais une de ses nausées... Mais un fin sourire couvra mes lèvres en regardant les sacs et en apercevant le contenu. C'était bizarre... d'être content d'offrir à ce monstre quelque-chose...
    « Pour la bonne cause, c'est une Jung aussi maintenant. Elle ne peut pas ressemble à un monstre. C'était nécessaire. » Je me mis une tape sur l'épaule à moi-même avant de trouver un endroit où cacher tout ça. Je grimaçai en voyant les escaliers : pas question, ennemis de la fatigue, avais-je hurlé dans ma tête. Il nous fallait un tube aspirant géant et un toboggan pour monter et descendre, voilà ce que je pensais !



Une grimace froissa mes traits, sachant pertinemment quels souvenirs allaient suivre.
Ma main se resserra autour des fleurs que je tenais et je déglutis discrètement. Plusieurs personnes passant par là devait se demander ce que je fichais. Je grognai intérieurement en croisant deux regards. Deux maquilleuses me regardaient depuis de longues minutes. J'avais beau essayer de les ignorer, leurs gloussements atiraient mes mauvais regards.
Le dos de mon poing vint finalement heurter la porte, à bout du spectacle que j'offrais. Sans attendre, j'entrais et posais immédiatemment mes yeux sur elle. C'était la fin. Un hyung m'avait dit que Calliope venait de finir de le démaquiller et je savais que c'était le moment idéal. Je n'avais eu que le temps qu'elle range ses outils de travail - ou de torture.
Je passai ma langue sur mes lèvres déjà un peu sèches, me préparant à dire quelque-chose. N'importe quoi.
« Calliope ? »

    « Calliope ? » avais-je lancé de la buanderie - sa chambre se trouvant à l'étage bien entendu. Peut-être que j'avais envie de bolognaise finalement. N'importe quoi qui avait de la bonne viande de boeuf et de la tomate. Je roulai des yeux, n'ayant pas de réponse. Tel frère, telle soeur. Parler, ils savaient faire, et fort si possible. Mais entendre, ce n'était pas leur domaine de prédilection selon moi. A moins de passer sur le volume "mégaphone", bien entendu. Et ça, si j'étais de bonne humeur et encore sain d'esprit, ce n'était pas mon domaine. Les pieds lours, je m'attaquai à la montée des marches, prêt à lui parler de ses problèmes d'audition quand la voix de Caleb m'arrêta. Je m'imaginai l'entendre rager. J'aurais presque souri d'avance mais...

    « Je ne peux pas t'aider non, quand je l'ai croisé, il s'en était déjà débarrassé, mais... Comment ça, « se faire passer » ? Jun Hwa, c'est pas son petit-ami ? » Un noeud se logea au niveau de mon estomac. Je ne me sentais pas bien, à nouveau. C'est vrai que Jun Hwa et moi, on lui avait fait croire que nous étions un couple. Mais jamais, non jamais, j'aurais pensé qu'elle se souvienne seulement de cette petite scène. Moi-même, je l'avais oublié. « Parce que t'as cru ses histoires toi ? Lysander est peut-être celui à plaindre dans le fond finalement... » Je montai d'une autre marche, ayant une sainte envie de l'étrangler. Je voulais bien qu'on se chambre dans cette maison mais là, ça ne me plaisait pas. De plus, j'avais envie qu'il se taise. Qu'il la ferme. Qu'il disparaisse et aille faire un truc utile. La tournure que prenait cette conversation me déplaisait fortement et ma main se glaça autour de la rampe quand il trouva mon regard. Il avait un air rieur alors que Calliope semblait sur le point d'exploser. Et j'attendais seulement que ça fasse boum.
    « Elle est marrante, ni toi ni Aaron ne lui avait dit ? » Mes yeux allèrent tuer virtuellement Caleb pendant une courte seconde avant que je regarde Calliope à nouveau, la panique saisissant le moindre muscle de mon corps. Oui, même celui enfouit dans ma poitrine.

    « Calliope, c'est- » avais-je balbutié, ne sachant pas trop quoi faire. Encore moins quoi dire. Ce sentiment de culpabilité était-il vraiment d'ordre ? Pourquoi ? Cette histoire n'avait été qu'une blague. Et que je sois gay ou non... Certes, ça avait rendu les choses plus faciles pour moi. Donc ça signifiait quelque-chose mais ça ne devait pas poser problème. Alors pourquoi j'avais l'impression qu'un truc allait me tomber dessus ? J'entends que... Je n'avais rien à lui dire avant aujourd'hui : nous avions été ennemis. En trève pour Liam, seulement pour lui. Je n'avais aucune raison de lui faire part de ma vie privée. Où était le problème ? Et si je l'ignorais, que pouvais-je bien dire qui ne nourrirait pas le feu dans ses yeux ? Elle se chargea de parler pour moi. « Tu as dû bien t'amuser hein ? Me faire passer pour une idiote comme ça, c'était bien marrant, non ? Je suis certaine qu'en plus, je suis la seule qui n'est pas au courant ? Ca me paraissait logique moi, tu es tellement contre les femmes, alors forcément, ce qui se dit à l'agence... RAH. Pousse-toi. » Je restai un instant coller contre le mur des escaliers, entendant ses pas disparaitre plus loin.
    Mes yeux montèrent pour croiser le regard perdu de Caleb « Ok, je te jure que je ne m'attendais pas à ce genre de réaction... » Ma tête roula dans tous les sens, l'exaspération grandissante. Je ne pouvais même pas lui en vouloir. Qui aurait attendu cette réaction. Elle aurait dû me lancer une de ses chaussures. M'insulter un bon coup. Me cogner avec ses poings plusieurs fois.
    Mais non, elle agissait comme si...

    Comme si je l'avais trahie.


Ma tête tomba au sol, j'ignorai donc si elle me regardait seulement. Mais je m'inclinai quand même, dos complètement courbé, et tins la position assez longtemps pour montrer la sincérité du geste. En me relevant, je la regardai, cherchant à comment je pouvais commencer. « Tu n'as probablement pas plus envie de me parler maintenant qu'il y a une semaine... Et je voulais vraiment te laisser un peu d'espace. Mais ça ne peut pas durer plus... » tentai-je, prudent. Ma voix était calme mais éteinte. La culpabilité me rongerait d'abord les cordes vocales, c'était la seule conclusion à laquelle j'étais réellement arrivé à ce sujet. « Je suis vraiment désolé. Pour ce mensonge. Pour t'avoir fait du mal. Je suis un expert en vacheries, oui... mais je ne veux jamais blesser profondément les gens. C'est... c'est pour ça que je garde une distance. J'ignorais que ce mensonge allait te mettre dans cet état. » Je soufflai un coup et avançai, toujours aussi prudent et délicat. Ce que j'allais dire n'allait pas être bien pris. Peu importe comment je le délivrai. Mais je me faisais un devoir d'honnêteté envers elle. « Pour être franc, en fait... Quand je l'ai fait, je n'en avais rien à faire des conséquences. Tu étais une gêne. Et je l'étais pour toi. Donc pour moi, il n'y avait pas besoin d'être honnête. J'aurais dû te le dire après mais... » Mais je ne l'avais pas fait. Pour plusieurs raisons. Et elles me semblaient toutes bonnes - sauf celle qui concerne l'oublie, personne n'est parfait et surtout pas moi.

Je restai un instant sans rien dire, me pinçant les lèvres en cherchant les mots justes. Justes et vrais. « Je ne vais pas te mentir. Je ne sais pas ce qui se passe dans ta tête. Ni pourquoi ça te tient tant à cœur. Mais maintenant, je sais au moins que je n'aurais pas dû te... te trahir comme ça. Je ne te demande pas de me pardonner. Tu peux me détester. Juste. A la maison, c'est dur pour tout le monde de te voir comme ça... » Calliope avait été froide avec moi. Elle ne le cachait pas vraiment ou soit très mal. Il faut dire, dans la famille, on avait l’œil - l'habitude de chercher la moindre faille pour se chambrer. Sa mère avait l'air de s'inquiéter. Même Caleb ne la ramenait pas et à chaque geste brusque ou suspect de la jeune Yung, nous échangions des regards coupables. Nous ne nous sommes pas disputés une seule fois. Même pas pour rejeter la faute sur l'autre. On acceptait notre part d'erreur. "Je n'aurais pas dû me moquer ouvertement..." "Et moi, je n'aurais pas dû continuer cette comédie".

    J'avais fini par descendre les escaliers, agacé par le mélodrame qui se jouait. Je me mis alors sur la défensive. Replaçant les distances là où elles avaient été au tout début. Parce que j'étais un idiot. « Et après ? Je ne vois pas en quoi ça pose un problème. Je veux dire, c'est ma vie. Enfin, c'était une blague. » J'avais haussé les épaules, essayant de dédramatisé la chose. « Si ça peut te faire te sentir mieux, mon père n'est pas certain... » rajoutai-je, les mains dans les poches en tentant d'attirer son attention. « Je ne vois pas pourquoi tu en fais tout un plat. Tu vas t'en remettre... » Un roulement des yeux vint compléter cette phrase dont je n'étais pas sûr. Au fond, je crois que j'avais conscience que ce n'était pas ce qu'il fallait dire. Je me condamnais un peu plus. Mais je n'arrivais pas à croire qu'elle était vraiment fâchée.
    Pas pour ça...


Je tendis une fleur en sa direction, pitoyable mais se battent pour la contenance que je conservais malgré tout. « Alors déteste-moi, franchement. Hurle-moi dessus. Frappe-moi, envoie-moi tes talons dans la figure. Coince-moi dans l'ascenseur avec Godzilla ou Chewbacca. Vas-y. Je tenais juste à... m'excuser avant. » Avant que les distances reprennent leur place, sous-entendai-je. Un silence passa et je finis par ricaner sombrement. « Je pensais que je supporterais... » mon sourire disparu. Je ne supportais pas l'ambiance sombre. Je n'aimais pas plus les silences occasionnels.
Autant j'avais cru que ça irait qu'elle ne me pardonne pas, j'en avais terriblement envie. Je ne pouvais pas me dire que j'avais été celui qui l'avait peut-être trahie.

Un type entra un peu après et je me retins difficilement de lui enfoncer la porte dans la figure. Ce n'était pas le moment. « Calliope, on va boire un verre, tu viens ? » Mon sang ne fit qu'un tour et je ne laissai même pas le loisir à la jeune femme de répondre. « Non. Elle ne peut pas. » Et cette fois, je fermai bel et bien la porte sur lui, écrasant son pied qui tenta de bloquer la porte. Pff. Débutant. « Kim Woon Sung hyung n'est pas une fréquentation pour toi. Et on discute. » expliquai-je vaguement, énervé. Je ne mentais pas. L'homme prétextait toujours des sorties "en groupe" pour finir par isoler une fille et passer la nuit avec. L'imaginer tenter ça avec Callie me rendait malade. Et fou.
J'étais un frère aussi.
Un type bien dans le devoir.
Une personne responsable en société.

Et très concerné par ce que faisait la coréenne.
Tout ça, c'était nouveau.
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Yung Calliope

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MessageSujet: Re: Coming Out : En fait... Je ne suis pas gay   Coming Out : En fait... Je ne suis pas gay EmptyDim 7 Juin - 23:21


    « Bien sûr que ça va, je suis juste un peu fatiguée. Je pense rentrer directement après le travail, pour me reposer, ne t'inquiètes pas. » Je souris, plus faussement que jamais.

    Mais Seo Han Jil ne le verrait pas, il ne me connaissait pas assez bien pour déceler les signes de ma détresse intérieure, et c'était aussi bien pour lui que pour moi. Cet oppa demandait toujours à être maquillé par mes soins, mais cela ne faisait pas de nous des amis, j'en avais conscience. Voilà pour quoi je ne lui imposais pas mes états d'âme. Cette distance que j'avais toujours eu du mal à garder « professionnellement parlant » jusqu'ici, me servait de refuge depuis une semaine. Je me cachais derrière elle, car j'étais terriblement vexée, et en colère contre moi-même. Cela dit, je m'en voulais de ne pas réussir à être sincère avec lui, alors je préférais me concentrer sur mon travail, pour en finir au plus vite, qu'il n'aille pas s'imaginer que je jouais les hypocrites.
    Ensuite je comptais aller traîner en ville avant de rentrer à la maison, pensais-je en vérifiant le résultat de ce démaquillage dans le miroir, nous avions beau être vendredi soir, la fatigue me rendait irritable et j'avais tout, sauf envie d'être sur la défensive à l'égard du moindre malheureux qui tenterait une approche chez nous. Oui, je m'étais mise en quarantaine, toute seule, comme une grande. Mais j'avais conscience d'être une zone à risques en ce moment pour toute la famille, et cela me rendait encore plus malade. D'où mon manque d'entrain à l'idée d'aller retrouver des gens qui marcheraient sur des œufs à mon approche.

    Ma mère avait tenté de m'approcher, pour me faire cracher le morceau, prétextant être inquiète pour moi. Le spectacle que je lui avais offert, ne l'avait pas rassurée pour deux sous : sanglots inarrêtables, et bribes de phrases sans le moindre sens... Mais je me sentais tellement idiote depuis que j'avais appris pour Nathanaël. J'avais beau être consciente qu'il n'avait rien fait de mal en soi, je n'arrivais pas à le regarder en face sans lui montrer à quel point il m'énervait ou sans être aussi froide qu'une porte de prison. Quand nos regards se croisaient, ma propre bêtise me revenait en pleine figure. J'avais tellement honte de moi.

    Pourquoi est-ce que je lui en voulais autant ? C'était sûrement parce que j'étais enfin parvenu à vivre avec mes sentiments pour lui, à arriver à un compromis avec moi-même. Mes sentiments, je pouvais les mettre de côté si cela voulait dire que Nathanaël m'acceptait comme étant autre chose que «l'envahisseur» chez lui. Aussi factice cet équilibre pouvait-il être, j'avais réussi à me dire que c'était pour le mieux. Mais cette annonce avait balayé toutes mes jolies résolutions. Maintenant ne restait plus que de l'amertume.

    Ce jour-là, ma réaction avait été disproportionnée, comme d'habitude.

    Comment avais-je pu être aussi idiote hein ? Pensais-je en descendant les escaliers à toute vitesse, fulminant. J'allai aussitôt me réfugier dans la cuisine, sortant tout les ingrédients pour une pâte à crêpe, prenant bien soin de claquer tout les placards, après utilisation. Ma frustration et mon énervement étaient sans précédent. Je me sentais seule et trahie. Cette journée avait été bien trop «parfaite», à quoi est-ce que je m'attendais hein ? Yung et Jung, s'entendre ? Autant demander à la foudre de frapper cinq fois au même endroit.

    Quelque part, je me sentais un peu comme si ce petit miracle météorologique s'était produit. Et que j'étais sortie avec un parapluie au même moment.

    Alors que je sortais le saladier, je manquai de le faire tomber en entendant quelqu'un derrière moi. Nathanaël. Bon sang, il ne se souvenait pas des 34 autre fois ? Une fois mise dans cet état, il était carrément suicidaire de tenter de m'approcher. Personne ne tenait à devoir emmener Nate à l'hôpital en urgence pour cause de commotion cérébrale, n'est-ce pas ? …Ce saladier me paraissait bien lourd... « Et après ? Je ne vois pas en quoi ça pose un problème. Je veux dire, c'est ma vie. Enfin, c'était une blague. » Après ces quelques mots, je me tournais vers lui, et le fusillais sur place, sans rien dire. Retenant avec peine les larmes de crocodiles qui ne demandaient qu'à faire couler mon mascara. « Si ça peut te faire te sentir mieux, mon père n'est pas certain... » Finalement, j'attrapai le saladier fermement, ne doutant pas une seule seconde qu'il ferait le rapprochement assez rapidement.

    « Je ne vois pas pourquoi tu en fais tout un plat. Tu vas t'en remettre... » J'inspirai profondément, fermant les yeux quelques secondes avant de lui dire, d'un ton sec et sans appel. « Va-t'en Nathanaël, s'il te plaît.  » Après cela, je m'étais retournée vers le plan de travail, coupant court à toute conversation, bien trop éprouvée.


    Je jetais un œil à l'horloge, 17h40 et j'avais fini. Le temps de ranger mes affaires, je serai dehors vers 18 h, ce qui me laisserait une bonne heure à traîner avant de rentrer aider pour la préparation du repas. Je m'inclinais gentiment vers Han Jil, lui souhaitant une bonne continuation jusqu'à la prochaine fois où nous nous verrions et me retrouvais enfin seule dans mon petit atelier, m'octroyant cinq minutes pour souffler un bon coup.
    Et alors que je me mettais à ranger, la porte s'ouvrit derrière moi. Je ne m'en préoccupais pas dans un premier temps, jusqu'à entendre : « Calliope ? » Je m'arrêtai aussi sec, restant dos à Nathanaël. Oui, je n'avais aucun mal à reconnaître sa voix. J'aurai aimé pourtant, j'aurai alors pu lui sortir un truc du genre : « J'ai fini ma journée, repassez demain s'il vous plait. » Mais non, Nathanaël se tenait derrière moi, silencieux, ce qui me força à me tourner vers lui doucement.

    En le voyant s'incliner face à moi, mon sang ne fit qu'un tour, et vint se loger directement dans mes pommettes. Décontenancée et confuse, je tournais la tête au moment où nos regards se croisèrent, et ne trouvai pas quoi dire, heureusement, il se chargea de parler en premier : « Tu n'as probablement pas plus envie de me parler maintenant qu'il y a une semaine... Et je voulais vraiment te laisser un peu d'espace. Mais ça ne peut pas durer plus... » C'était bizarre de le voir prendre des pincettes avec moi, étonnamment, ça ne me mettait pas plus à l'aise. Je ne dis rien, pas parce que je ne le voulais pas, plutôt parce que je ne le pouvais pas. Ma gorge s'était asséchée en deux temps trois mouvements, me réduisant au silence.

    «Je suis vraiment désolé. Pour ce mensonge. Pour t'avoir fait du mal. Je suis un expert en vacheries, oui... mais je ne veux jamais blesser profondément les gens. C'est... c'est pour ça que je garde une distance. J'ignorais que ce mensonge allait te mettre dans cet état. » Je soupirai doucement, sachant pertinemment qu'il n'y avait aucun moyen pour qu'il s'en soit douté. Vu que j'avais toujours mis un point d'honneur à dissimuler mes sentiments pour lui. « Pour être franc, en fait... Quand je l'ai fait, je n'en avais rien à faire des conséquences. Tu étais une gêne. Et je l'étais pour toi. Donc pour moi, il n'y avait pas besoin d'être honnête. J'aurais dû te le dire après mais... » « Mais tu ne l'as pas fait.  » Je fus moi-même surprise du ton de ma voix, il était tout aussi éteint que le sien, et ça rendait la situation vraiment hors du commun.

    « Je ne vais pas te mentir. Je ne sais pas ce qui se passe dans ta tête. Ni pourquoi ça te tient tant à cœur. Mais maintenant, je sais au moins que je n'aurais pas dû te... te trahir comme ça. Je ne te demande pas de me pardonner. Tu peux me détester. Juste. A la maison, c'est dur pour tout le monde de te voir comme ça... » Je croisais les bras en dessous de ma poitrine, trouvant enfin un peu de courage pour le regarder en face après avoir entendu cela. « Tu ne pourrais pas comprendre ce qui se passe dans ma tête, même si tu essayais. J'ai moi-même lâché l'affaire. Mais si tu es inquiet à propos de l'ambiance à la maison, ne t'en fais pas. Je vais faire bonne figure.  » Je répondais cela, amère. Il n'y avait aucune once d'ironie dans mes paroles, ni même de violence. Je lui répondais juste parce qu'il le fallait. En plus, je n'appréciais pas spécialement qu'il s'excuse alors qu'il n'avait rien fait de mal.

    J'avais été la seule à me monter la tête dans cette histoire. La seule à être amoureuse de la personne la plus rebutée à l'idée d'aimer quelqu'un. La seule à s'être réfugiée derrière des mensonges pour me rendre la réalité plus douce.
    Yung Calliope, soon to be Jung probably, était amoureuse de son demi frère.
    N'importe qui de sain d'esprit, m'enverrait directement chez un psy.

    Surprise, je pris maladroitement la fleur d'entre ses mains, sentant mon palpitant danser la macarena contre mes côtes. Il avait l'air vraiment concerné par mon état, et quelque part, ça me touchait, mais je ne pouvais pas m'empêcher de penser qu'on l'avait forcé à venir s'excuser pour rendre la vie à la maison un peu plus agréable. Aaron lui avait appris le tact, et Liam peut-être, lui avait donné l'idée des fleurs. Non ? « Alors déteste-moi, franchement. Hurle-moi dessus. Frappe-moi, envoie-moi tes talons dans la figure. Coince-moi dans l'ascenseur avec Godzilla ou Chewbacca. Vas-y. Je tenais juste à... m'excuser avant. » Parfois, je me disais sérieusement qu'il ne me prenait que pour un clown. Quand il perdit son sourire cela dit, je me mordillais les lèvres, nerveuses. « Contrairement à ce que tu sembles penser, ça fait un petit moment que je n'apprécie plus vraiment le fait de te rendre la vie impossible gratuitement. J'ai beau être une femme, et tout ce que ça sous-entends pour toi, on ne veut pas toutes ton malheur. Enfin peu importe maintenant.  » Je secouais doucement la tête, pour me remettre les idées en place, je m'étais faite avoir une fois, pas deux.

    « Je pensais que je supporterais... » Je sortais de mes pensées, interceptant son regard sombre. Ce fut à ce moment que je lui tournais le dos, récupérant ma mallette. « Et moi je pensais être capable de vivre avec...  » Marmonnais-je, sur le point de craquer.

    Je fis volte face en entendant une nouvelle voix d'homme, surprise, tombant nez à nez avec un autre oppa : « Calliope, on va boire un verre, tu viens ? » J'entrouvris la bouche, ne trouvant pas l'idée mauvaise, mais Nate prit les devants ce qui me laissa sans voix : « Non. Elle ne peut pas. » Je fronçais aussitôt les sourcils, supprimant les quelques pas qui nous séparaient pour venir lui faire face. « Kim Woon Sung hyung n'est pas une fréquentation pour toi. Et on discute. » «  C'était vraiment très impoli ce que tu viens de faire. Et, comment ça 'on discute' ? Je pense qu'on s'est tout dit, non ? Je vais arrêter de rendre tout le monde morose à la maison, ainsi tu pourras retourner à ta vie de d'habitude et arrêter de t'en vouloir pour moi. Comme tu l'as dis, je vais m'en remettre.  » J'étais injuste, et j'en avais conscience.

    « Puis, je ne me souviens pas que l'on soit si proches au point où tu aurais ton mot à dire sur mes fréquentations, Jung Nathanaël. Ouvre cette porte, veux-tu ?  » D'une certaine façon, il avait gagné, je commençais à lui crier dessus, sans vraiment m'en rendre compte.
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MessageSujet: Re: Coming Out : En fait... Je ne suis pas gay   Coming Out : En fait... Je ne suis pas gay EmptyLun 8 Juin - 15:58

Il y avait énormément de choses que je n'aimais pas. Que je détestais par-dessus tout. Les yaourt à la noix de coco par exemple, ou pire insulte, les kinders délice recouverts de noix de coco. C'était un troll affreux. La pluie m'agaçait. Elle faisait beaucoup de bruit et bien que cette eau ne touchait rien entre sa sortie du ciel et son arrivée sur terre, on ne pouvait pas y faire confiance : avec la pollution, c'était un cocktail gagnant pour se choper des trucs louches. Les guêpes étaient une nuisance. Elles avaient le courage de te piquer alors qu'elles venaient comme des grandes envahir ton espace personnel. Toi, qui fait facilement 1000 fois son envergure. Fallait être maso quand même. De toute évidence, je n'aimais pas les femmes. Je ne pouvais m'expliquer ce blocage bien que je savais d'où il venait, rien ne justifiait de manière rationnelle cette haine et crainte. D'autant plus qu'il y avait autre chose que je détestais... c'était de voir ces mêmes femmes pleurer. Autant je détestais ces souvenirs de ma mère, l'amour qu'elle m'avait donné pour m'abandonner... mes plaies se rouvraient quand je me rappelais les quelques fois où elle pleurait, seule, dans la chambre qu'elle partageait avec mon père.
Quelque-chose la rendait affreusement malheureuse. Et peut-être que sans ça, elle serait encore là.
Je détestais aussi penser de cette manière. Laisse-la partir.

Peu importe ce qu'il en était d'Ariel. Je ne pouvais rien y faire. J'avais même la prétention de croire que je n'étais pas la raison de ce malheur - et en fait, cette possibilité me hantait tout autant que je voulais la supprimer de mon esprit. Pour le coup, je savais avoir un lien direct avec la tristesse d'une jeune femme. Pas n'importe laquelle. Celle avec qui j'avais pourtant réussi à faire abstraction de ma peur. Celle avec qui je pouvais probablement m'entendre très bien avec un effort. Celle qui était ma demi-sœur. Qui avait une importance capitale pour la femme qu'avait choisi mon père. La culpabilité me rongeait.


    J'essayais vainement de me persuader que tout ce cinéma n'était rien du tout et qu'elle allait péter un sacré cable dans les prochaines secondes. Oui, je le cherchais sincèrement. Car je savais alors que ce ne serait pas si grave. Je poussai le vice aussi loin, balançant des mots légers et volontairement blessant. "Tu vas t'en remettre" n'était qu'un souhait égoïste. "Je ne vois pas pourquoi tu en fais tout un plat" était une provocation pure et simple. Parce que la Calliope énervée et révoltée me rassurait beaucoup plus que celle qui ruminait dans la cuisine en jouant un air d'Opéra avec les casseroles digne d'une scène précédent un meurtre. « Va-t'en Nathanaël, s'il te plaît. » Je n'aimais pas cette demande davantage. Elle me glaça le sang. Yung Calliope évitait un affrontement contre moi ? Elle ignorait mes provocations ? C'était nouveau ça... Et terriblement frustrant. Inquiétant aussi. Mes bras tombèrent sur mes flancs, mes mains tombant mollement des poches dans lesquelles elles s'étaient réfugiées. Je clignai des yeux, prêt à lui répondre qu'elle n'était qu'une lâche qui fuyait l'affrontement mais la main de Caleb vint me tirer par l'épaule. « Viens Naël. Tu as acheté des choses non ? On devrait ranger avant qu'Aaron pète une durite... » Et maintenant, voilà que Caleb jouait son rôle de grand-frère. Cela faisait vraiment peur. Un peu de mauvaise humeur, je retirai d'un coup d'épaule sa main d'où elle était et suivis son conseil.Aller ranger des vêtements ? La moitié ne m'était même pas destinée, cela s'annonçait pas du tout énervant. Aussi, pour ces raisons, je lui demandais de me laisser faire ça car j'avais soi-disant acheté une nouvelle figurine Gundam et que je ne voulais pas ses mains maladroites dessus.


Tout ça pour une petite blague qui remontait il y a longtemps. C'était une chose de penser ça de cette façon. Mais de se sentir coupable quand même, c'en était une autre. « Mais tu ne l'as pas fait. » J'eus l'envie de me frapper la tête contre l'un des miroirs à cette réponse. Oui, merci, exactement ce que j'avais besoin d'entendre Calliope. Comme première phrase depuis une semaine, c'était d'un réconfortant ! Je ne trouvais ça pas juste. Je le savais ça que je ne l'avais pas fait. Mes poumons se gonflèrent et je retins cette remarque. Fallait vraiment que je travaille ces humeurs, elles trahissaient mes réelles intentions... J'avais envie d'être honnête. Pas de tout envoyer en l'air une nouvelle fois parce que ma fierté en avait l'envie.

Ma main vint brosser mes cheveux, me donnant un air certainement ridiculement penaud. « Tu ne pourrais pas comprendre ce qui se passe dans ma tête, même si tu essayais. J'ai moi-même lâché l'affaire. Mais si tu es inquiet à propos de l'ambiance à la maison, ne t'en fais pas. Je vais faire bonne figure. » Je fermai les yeux, un petit peu agacé par sa façon d'interprété ce que j'avais dit. Elle n'avait que focalisé sur la dernière partie, comme d'habitude elle ne voyait ce qu'elle voulait. « Je ne te demande pas de faire bonne figure, mince ! » m'emportai-je avant de me calmer immédiatement. « Je veux que tu ailles mieux. Que tu ne sois pas obligée justement de faire "bonne figure"... Ça fait une semaine que tu fais ça justement et ça ne te réussit pas du tout, je suis désolé de te le dire. » C'était vrai après tout. Son envie d'éviter de me parler, c'était pour ne pas penser à moi et ne pas me lancer certainement un truc dans la figure. Elle pouvait le faire : jamais ne s'était-elle gênée avant. Elle n'avait pas à nous préserver de ses humeurs. Est-ce que nous le faisions ? Non, alors mince ! Puis franchement, tout le monde voyait à travers son humeur donc à quoi bon ?

Je remis ma main dans mon dos quand elle accepta la fleur que je lui avais tendu. C'était déjà une petite avancée. Je m'étais préparé à me la prendre aussi en pleine face. Et quelque part, finalement, je me disais que mes excuses ne servaient peut-être à rien. Si c'était pour en venir à une relation encore plus embarrassante où elle acceptait mes excuses juste pour en finir. Où on allait se dire bonjour le matin et s'éviter. Ce serait revenir où en était déjà.
Le doute était là. « Contrairement à ce que tu sembles penser, ça fait un petit moment que je n'apprécie plus vraiment le fait de te rendre la vie impossible gratuitement. J'ai beau être une femme, et tout ce que ça sous-entends pour toi, on ne veut pas toutes ton malheur. Enfin peu importe maintenant. » Je n'avais pas dit ça pour ces raisons. Calliope gardait les choses pour elle et j'étais convaincu que si elle laissait tout sortir d'un coup, elle irait mieux. C'est ce que je croyais sincèrement. C'était au moins plus naturel que tout ce qu'elle avait montré la semaine précédente.
« Et moi je pensais être capable de vivre avec... » Je ne pensais pas qu'elle m'avait entendu. Mais cette phrase tira une seconde alerte. C'était bien ce qu'il me semblait. Tout ce que je faisais là allait concrètement servir à rien. Elle n'avait rien dit. Rien fait. Elle n'allait pas mieux. Et tout ce qu'elle était décidé à faire, c'était certainement jouer un peu mieux la comédie devant tout le monde. Je n'allais jamais avoir l'esprit en paix. La migraine pointait, déjà. Et on ne s'était même pas disputés.

On avait rien réglé.

Alors quand Kim Woon Sung hyung vint lui demander de sortir, j'avais automatiquement refusé. Et je m'en fichais bien de ce qu'elle en dirait. Au pire, si ça pouvait la faire parler, ce serait encore mieux. On était loin d'avoir fini tous les deux et si elle croyait que sa maigre prestation allait me suffire, elle se trompait lourdement. Mon regard était sévère sur elle quand elle commença à me répondre. « C'était vraiment très impoli ce que tu viens de faire. Et, comment ça 'on discute' ? Je pense qu'on s'est tout dit, non ? Je vais arrêter de rendre tout le monde morose à la maison, ainsi tu pourras retourner à ta vie de d'habitude et arrêter de t'en vouloir pour moi. Comme tu l'as dis, je vais m'en remettre. » Un sourire faux glissa sur mes lèvres alors que je la regardais toujours aussi durement. J'élevai un sourcil, incrédule. « Ah parce que pour toi on s'est dis un truc là ? » avais-je murmuré plus pour moi-même, plein de sarcasmes. Je tournai la tête, montrant que je n'étais pas intéressé par ce qu'elle venait de me dire. « Puis, je ne me souviens pas que l'on soit si proches au point où tu aurais ton mot à dire sur mes fréquentations, Jung Nathanaël. Ouvre cette porte, veux-tu ? » Je m'appuyai lourdement sur la porte en guise de première réponse. Elle était vraiment drôle celle-là. « Pour commencer, j'ai mon mot à dire parce que, que tu le veuilles ou non, TA mère et MON père m'en donnent le droit. De deux, on est assez proches à mon goût pour ça depuis que tu l'es assez pour te montrer ivre devant moi. Enfin, je suis une personne avec une conscience - que tu en doutes, c'est une chose. Mais je ne te laisse pas sortir avec un requin que tu connais visiblement à peine. Sinon tu saurais que c'est une mauvaise idée. » J'appuyais le tout d'un roulement des yeux exaspéré. On s'était retrouvés un nombre incalculable de fois dans des situations similaires : elle savait très bien que je n'allais pas me pousser et encore moins la laisser faire ce qu'elle voulait. J'étais chiant et entêté.

Un soupir plus loin, je reprenais finalement la parole. « Puis on a rien réglé. On n'a même pas gratté la surface. J'ai encore plein de choses que je voulais entendre. Tu crois quoi ? Que je vais te laisser aller vider des verres pour recommencer à jouer la comédie un peu plus fort la semaine suivante ? Je t'ai attrapé maintenant et je ne te laisse pas partir. Pas maintenant... » Je fronçai les sourcils en remontant les yeux sur elle. Ma langue repassa sur mes lèvres qui finirent sous mes dents. J'hésitais. Que devais-je dire ? « Je... voulais être ton ami. Quelqu'un sur qui tu puisses compter, car tu l'as été. Pour Liam, comme pour moi. Alors ok, j'ai merdé. Mais je continue de vouloir être cet allié et la moindre des choses à faire c'est de t'empêcher de finir dans le lit d'un inconnu. Ok ? » finis-je un peu plus autoritaire et agacé que je ne l'aurais souhaité. L'idée était vraiment désagréable... Puis le pauvre gars n'avait pas envie que Calliope lui fasse du French Cancan, je pouvais le garantir. Si j'avais survécu, c'est parce que j'avais de l'entraînement.
Quelle idée vraiment dérangeante.

Je me décoiffai les cheveux avec une grimace, tentant de ne pas trop réfléchir à ça et finis par laisser tomber ma tête contre le bois de la porte dans mon dos. Je fixai Calliope pendant une bonne minute sans rien dire. J'attendais. Quoi ? Qu'elle dise quelque-chose ou plutôt qu'elle fasse quelque-chose qui montrerait vraiment qu'on avançait. « Mes excuses vont servir à rien n'est-ce pas ? Tu crois que c'est si simple pour moi de venir te parler quand je sais que tu as envie que je disparaisse ? Que c'est si simple que tu peux te permettre de ne rien en faire ? » J'attendais qu'elle s'énerve plus qu'elle ne me parle sincèrement. Je n'avais plus sa confiance donc bon, je ne me faisais pas non plus d'illusions. « On va passer la soirée ensemble. Ils sont au courant à la maison. Même s'ils m'ont convaincu que c'était une mauvaise idée, je n'ai jamais écouté les gens de toutes les manières... » dis-je haussant les épaules et en jouant avec les clefs de la voiture de Caleb : monsieur devait bien s'excuser aussi à sa façon, non ? Et moi, j'allais faire un effort... « Mais si tu préfères, on reste coincés ici ou je te babysitte dans ta sortie avec hyung. A toi de voir. » Mon regard était plein de défis quand j'avais redressé la tête à nouveau. J'étais on ne peut plus sérieux. Et prêt à le faire. J'avais en tête une multitude de façons de rendre sa soirée abominable au point qu'elle regrette avoir choisi une des deux dernières options. Elle ne voulait pas déranger ma vie hein ? Et bien, elle le faisait quand même. Pour cette seule raison, je m'imposais dans la sienne donc.

Hors de question qu'elle abandonne son poste.
Elle n'abandonnerait pas Liam, je le savais qu'elle serait une grande-sœur idéale pour lui jusqu'au bout.
Elle n'abandonnerait pas Caleb, toujours là pour le remettre gentiment à sa place.
Elle n'abandonnerait pas mon père, pas le choix, par sa propre mère, elle serait sa fille.
Et peut-être que je n'avais pas envie d'être abandonné non plus...
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Yung Calliope

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MessageSujet: Re: Coming Out : En fait... Je ne suis pas gay   Coming Out : En fait... Je ne suis pas gay EmptyJeu 2 Juil - 22:11


    Je voulais vraiment réussir à faire comme si de rien n'était. Mais finalement, je savais exactement ce qui me faisait si mal, outre le mensonge.

    J'avais réussi à mettre mes sentiments de côté car j'avais toujours pensé que même si notre situation familiale avait été différente, je n'aurai pas eu l'ombre d'une chance avec lui, étant une femme. Maintenant j'apprenais que si, peut-être que j'en aurai eu une infime de chance, mais que dorénavant j'allais devoir dire amen s'il ramenait une femme à la maison, peut-être même copiner avec elle. Mon dieu, quelle horreur. La seule chose qui me réconfortait un peu, c'était qu'une femme ne risquait pas de passer le pas de la porte au bras de Nathanaël de si tôt. Et que de toute façon, si elle réussissait à l'amadouer, il n'y avait aucune chance pour que je tombe dans le panneau, moi. Cela faisait un petit moment que je n'avais pas balancé mes talons aiguilles, mais j'étais persuadée que c'était une discipline pour laquelle il était difficile de perdre la main. « Je ne te demande pas de faire bonne figure, mince ! Je veux que tu ailles mieux. Que tu ne sois pas obligée justement de faire "bonne figure"... Ça fait une semaine que tu fais ça justement et ça ne te réussit pas du tout, je suis désolé de te le dire. » Je haussais les sourcils à cette réplique, soupirant doucement :

    « C'est pour l'instant tout ce que j'ai en stock pourtant. Laisse moi un peu plus de temps ? » Honnêtement, je n'étais pas certaine que ça change quoi que ce soit, mais c'était vraiment tout ce qui me venait à l'esprit dans l'immédiat.

    Le fait qu'il m'apporte une fleur me toucha, et fit accélérer mon cœur, ce qui m'agaça d'autant plus. Étais je condamnée jusqu'au jour où je tomberai amoureuse de quelqu'un d'autre, à me sentir défaillir à chaque petite attention de sa part ? Honnêtement, ça n'allait pas être vivable.
    Alors peut-être que c'était lâche oui, mais j'avais vu l'interruption de cet oppa comme une opportunité d'échapper à cette confrontation. Je n'étais pas du genre à fuir l'affrontement avec Jung Nathanaël en temps normal, mais là je me sentais encore bien trop ébranlée, et ça me faisait peur quelque part, combien de temps allait-il me falloir encore pour que je réussisse à me sentir à l'aise en sa compagnie à nouveau ?
    Mais de toute évidence, lui, il était vraiment décidé à arranger les choses, et sa façon de le faire était toute particulière. Pour quelle raison obscure essayait-il de me mettre en colère ? Car je n'allais pas lui donner ce qu'il recherchait, c'était certain, ça me ferait mal. « Ah parce que pour toi on s'est dis un truc là ? » Je levais les yeux au ciel quand il me dit cela, je n'appréciais pas vraiment lorsqu'il jouait l'autoritaire, ça ne lui allait pas vraiment. Je voyais bien que c'était une pique qu'il avait gardé voulu garder pour lui, mais :

    « Non, mais si tu penses que tu peux te pointer comme une fleur et me forcer à te parler, tu te mets le doigt dans l'oeil et jusqu'au coude Nate.  » C'était un cercle vicieux, je me mettais en colère, et vu que je n'avais pas voulu me mettre dans cet état, ça ne faisait que l'aggraver, quelle poisse.

    Vu son regard, je doutais sévèrement qu'il ne m'écoute. Il ne comprenait pas, j'avais besoin de temps et d'espace surtout. Maintenant que j'y réfléchissais, j'étais très certainement égoïste, mais la situation avait un caractère tellement exceptionnel que peut-être, ce n'était pas si terrible ? « Pour commencer, j'ai mon mot à dire parce que, que tu le veuilles ou non, TA mère et MON père m'en donnent le droit. De deux, on est assez proches à mon goût pour ça depuis que tu l'es assez pour te montrer ivre devant moi. Enfin, je suis une personne avec une conscience - que tu en doutes, c'est une chose. Mais je ne te laisse pas sortir avec un requin que tu connais visiblement à peine. Sinon tu saurais que c'est une mauvaise idée. » Mon dieu, j'étais partie pour une demie-heure moralisatrice, je le sentais arriver gros comme une maison. « Puis on a rien réglé. On n'a même pas gratté la surface. J'ai encore plein de choses que je voulais entendre. Tu crois quoi ? Que je vais te laisser aller vider des verres pour recommencer à jouer la comédie un peu plus fort la semaine suivante ? Je t'ai attrapé maintenant et je ne te laisse pas partir. Pas maintenant... » Qu'est-ce que je disais ? Je soupirais et croisais les bras, attendant qu'il termine.

    Du coup, je reculais d'un pas, nous étions loin d'en avoir terminé. Sauf que même si je me décidais à y mettre de la bonne volonté, je n'étais pas certaine d'arriver à lui donner satisfaction. Et en plus, il osait parler à nouveau de cet incident : « C'est bas de reparler de ça, vraiment très bas Nathanaël. Combien de fois va-t-il falloir que je m'excuse pour que tu te décides à oublier ? Puis admettons que tu aies ton mot à dire : ce serait juste un mot, pas une scène complète. Les décisions je les prends toute seule, tu n'as aucune espèce d'autorité sur moi.  » dis-je en le regardant droit dans les yeux, maintenant très agacée. « Je... voulais être ton ami. Quelqu'un sur qui tu puisses compter, car tu l'as été. Pour Liam, comme pour moi. Alors ok, j'ai merdé. Mais je continue de vouloir être cet allié et la moindre des choses à faire c'est de t'empêcher de finir dans le lit d'un inconnu. Ok ? » Je me mordillais la lèvre inférieure et commençais à taper du pied.

    « Non pas ok, non. C'est ma vie. Tu ne peux vraiment pas comprendre, et quand bien même j'essayerai de t'expliquer, tu n'es pas prêt à entendre ce que j'ai à te dire, crois-moi. Il est préférable qu'on s'en tienne là.  » Je terminais cela en détournant la tête, agacée mais surtout fatiguée. Je mourrais d'envie de lui balancer tout ce que j'avais sur le cœur, mais quelque part, ce serait être encore plus égoïste que de lui imposer une telle situation. Ce n'était pas si facile malheureusement, j'aurai aimé que ça le soit. Mon cœur battait vite, et je me sentais mal à l'aise. Je voulais lui crier ma colère, mais j'avais peur de trop en dire si je me laisser aller...

    « Mes excuses vont servir à rien n'est-ce pas ? Tu crois que c'est si simple pour moi de venir te parler quand je sais que tu as envie que je disparaisse ? Que c'est si simple que tu peux te permettre de ne rien en faire ? » Je tapais à nouveau du pied sur le sol, et tournais la tête vers lui, le fusillant du regard. Trop c'était trop.

    « Je n'ai pas dis ça mince ! Mais même si tu ne peux pas te mettre à ma place, est-ce que tu peux essayer d'envisager que ça n'est pas simple pour moi aussi ? Tu ne peux pas faire ça ?  » Je me mordais les lèvres pour me forcer à me taire. J'avais été à deux doigts, deux doigts de lui dire que je l'aimais et que c'était précisément cela qui rendait tout si compliqué. On était pas passés loin... « On va passer la soirée ensemble. Ils sont au courant à la maison. Même s'ils m'ont convaincu que c'était une mauvaise idée, je n'ai jamais écouté les gens de toutes les manières... Mais si tu préfères, on reste coincés ici ou je te babysitte dans ta sortie avec hyung. A toi de voir. » Après cela je lui tournais le dos, appuyant mes deux mains contre la table, faisant face au miroir, et je me mis à crier très fort, mais dans ma tête cela dit, ne tenant pas spécialement à lui exploser les tympans, même s'il le méritait. Ensuite, j'inspirai un bon coup et me tournai vers lui :

    « Bon, de tout évidence, je n'ai pas énormément le choix. Si je dois souffrir ta compagnie, autant que ça soit dans un endroit sympa. Tu m'offres un hamburger ?  » Lui demandais-je, soudain un peu plus calme qu'il y a deux minutes de cela.

    Quelque part, si je voulais réussir à retrouver un semblant d'équilibre, il fallait clairement que j'arrête de l'éviter. Peut-être que je pourrai réussir à me faire à l'idée qu'il n'était que mon demi-frère et rien de plus. Je n'avais pas beaucoup d'autres options de toute manière, je n'avais pas spécialement envie de passer la soirée dans mon atelier, et il était tout bonnement hors de question qu'il m'accompagne boire un verre avec l'autre Oppa.
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