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 On en revient à jamais changé (suite)

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2 participants
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Joo Hyo Lin

Joo Hyo Lin


Messages : 3
Date d'inscription : 18/05/2015
Localisation : si pas au QG, j'ai battu en retraite chez Ga Yeon ou Jin Wook

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MessageSujet: On en revient à jamais changé (suite)   On en revient à jamais changé (suite) EmptyDim 24 Mai - 23:02

HJ : Un peu long, j'avais besoin de me faire un récapitulatif.

Cette journée semblait irréelle. Et interminable, inutile de le préciser puisqu’on avait eu le temps de voir la matinée et tout une après-midi passer sans qu’absolument rien de constructif ne se passe. C’est dire, même le caméraman avait jugé plus rentable de suivre mon père à la base plutôt que de rester et filmer la star du show – encore une fois, inutile de préciser qu’il ne s’agissait pas de moi, l’énergumène que je me coltinais vous l’aurait bien soigneusement renseigné.
Y avait-il une seule bonne chose qui arrivait jusque-là ? J’étais coincée sous une tente et sous une pluie battante avec un type que je n’avais aucune envie de côtoyer. Et pourtant, la dose d’efforts que je plaçais à vouloir rendre tout cela normal était hautement perturbante. Car oui après tout, non seulement j’étais coincée sous une tente et sous une pluie avec un type que je n’avais pas envie de voir, mais ce n’était pas une coquetterie. Je m’évertuais depuis des jours à l’ignorer et même à l’éviter depuis notre dispute. Et ce jour-là, alors qu’en plus des conditions énoncées, je m’étais tordu la cheville et infligé une peur ridicule (merci papa, hein), je me fatiguais à dialoguer avec Eden, Cho Min Huan. J’avais beau vouloir les bras réconfortants de mon amie Ga Yeon, préférer le blablabla sur la mode de So Min ou rêver des mots et de la soupe de Jin Wook, c’est de Cho Min Huan que j’essayais toujours de m’accommoder. Je m’en rendais compte mais pendant tout ce temps, comme une idiote, j’avais attendu quelque-chose de lui. Résultat des courses, tu t’étais pris tes quatre vérités dans la figure, bien fait. Tu t’attendais à quoi ? Quelque part, je méritais ce comportement… mais je ne voulais pas qu’il vienne de lui. C’était pénible de l’admettre mais si je m’accommodais de ce petit chanteur à la grosse tête, j’avais l’impression qu’il acceptait mes défauts. Pas qu’il les aimait, non, je n’étais pas si folle. Mais il n’y avait pas de faux semblants. Je m’étais reposée sur ça… sur cette familiarité finalement. Et quand il replaça la distance là où elle devait être, j’avais eu mal. Il ne me connaissait pas, il ignorait quand il me blessait, ignorait ce qui me faisait plaisir… Il savait juste que j’étais une idiote à la grande bouche et je m’en rendais compte.
Mais encore une fois, pourquoi ça me gênait ? N’avait-on pas dit qu’on n’en avait rien à faire de ce que l’autre pensait ? Quand est-ce que son opinion, la façon dont il me voit avait pris une quelconque importance ? Pouvais-je reculer ? Je l’espérais tellement… je voulais revenir à la Hyo Lin qui n’attendait que ses trois meilleurs amis et non pas les prochaines frasques ou aventures en compagnie de Cho Min Huan. Il avait fallu que je fuie la maison pour me rendre compte que, diligemment, j’avais pris l’habitude d’y retourner à chaque fois. Comme s’il s’agissait d’un devoir. Bon sang, et si c’était déjà trop tard ?
« Pour sûr, là ce dont j'ai envie c'est de la soupe de carottes, j'en rêve. » Je ne relevais pas, trop dans mes pensées. De toute façon, que pouvais-je y dire ? Il ne savait rien de la chaleur de cette soupe après une douche froide.
Et il se trouvait que j’avais constamment froid depuis quelques temps.

En parlant de froid… il n’était pas que métaphorique. Avec la trempée qu’on s’était pris, je le ressentais davantage sur ma peau. Lui aussi devait le sentir. Les mots avaient été plus rapides que ma conscience quand je m’étais informée de son bien-être. Ou peut-être que je recherchais désespérément à profiter de cette coupure. Coupure dans la réalité et dans la fiction de l’émission. C’est sûrement pour ça que tout semblait irréel… « H-hein ?  » Je restais faiblement impassible alors qu’un sourire canaille aurait habité mes lèvres d’ordinaire, le traitant d’idiot. Aurait-il seulement eu cette réaction d’ordinaire ? J’étais bizarre… ça ne pouvait pas passer inaperçu. Tant mieux, pensai-je. Cela aurait été trop facile, trop faible de ma part de retourner à la normale trop vite. Je ne voulais pas que ce soit facile pour lui. Je ne pouvais pas ignorer le changement : il y avait eu un avant, voilà l’après, et il fallait qu’il le sache.
La remise en question allait être d’ordre, je le sentais. Mais pour l’instant, je jouais ce jeu étrange d’Adam et Eve en terre sauvage.

« Merci » Je hochai la tête l’air de rien. Gardant soigneusement de partager le cognement dans ma poitrine. Pour l’amour du ciel, il n’avait dit que merci. C’était pathétique de réagir de la sorte pour ça. Et pourtant, je savais que ça non plus… ce n’était pas normal. « Ta cheville, ça va ? » je m’agaçais presque de soudain intérêt pour mes vieux os de fainéante. J’étais à peu près sûre que ça ne l’intéressait pas. C’était ainsi avec Eden. Alors pourquoi ce semblant ? Je ne voulais pas me sentir flattée de cette attention. Je ne voulais pas sauter dessus. Et pourtant, une force au fond de moi me disait le contraire… Je détestais ça.
Un haussement d’épaule, je répondis. Des « J’en ai vu d’autres… Je m’en remettrai » sortirent de ma bouche laconiquement. Je ne sais pas si c’était pénible de faire sortir ces mots, de répondre ou d’être si laconique. Peut-être tout. J’étais si fatiguée… physiquement mais surtout psychologiquement. Marre de lutter le naturel ou l’anormal, contre mes pensées et mes actes, contre la facilité et la difficulté, contre la sécurité, contre tout… C’est sûrement pour ça qu’il avait été si facile de m’endormir. De fuir, de rêver… d’essayer au moins. C’était un désir simple et que je m’autorisais. Contre lequel il était inutile de lutter…
Jusqu’au réveil.

J’aurais aimé que mon père soit là à nous attendre. A la place, le calme plat. Au moins, il ne pleuvait plus vraiment. Ceci dit, d’autres étaient toujours là. Comme le garçon endormi de l’autre côté de la tente ou… plus urgent sur le coup, la bête sauvage qui réclamait un dîner dehors. Je ne savais même pas lequel de ces deux bêtes je préférais pour être honnête. Sûrement le sanglier en fait… j’en aurais eu vite fini. Mais pouvais-je vraiment choisir cet animal hein ? (Personne ne veut dire « oui » ?)
J’avais informé Min H- Eden de la situation délicate dans laquelle nous étions. La réaction fut à la hauteur… « Quoi ?! » Je lui fis les gros yeux : mais vas-y, hurle plus fort, on ne t’entend pas au Burkina Faso ! « Pardon, quuooi ? Je... On peut pas rester là.. vraiment pas, la nuit va tomber.. Ton père va être inquiet, il faut qu'on rentre. Tu dois mettre du..froid sur ta cheville. » Je fronçai des sourcils en fermant les yeux. Pourquoi il faisait semblant de se soucier de moi encore ? Je retins un soupir, ce n’était pas le moment. Il paniquait et j’étais la plus apte dans cette situation ; j’avais au moins de l’expérience dans les excursions sauvages. Et je savais une chose : il fallait d’abord se débarrasser de cet animal. « Hey pas si vite, on a une autre urgence d’abord : le sanglier. Tu réalises que ces animaux ne plaisantent pas, c’est comme un hippogriffe, on n’y va pas comme ça ! » Très bon moment pour faire ta Potterhead, Hyo Lin, nice… « Bon sang, qu'est-ce qu'on va faire... Tu ne sais pas ce qui le ferait partir ? On ne peut vraiment pas rester ici... Je te porte sur mon dos si tu veux... Allons-y ! » Une nouvelle fois, je fronçai les sourcils. Cela l’inquiétait tant que ça ? Au point de vouloir me porter ? Instinctivement, je posai une main sur l’épaule du coréen comme pour le maintenir en place et le calmer. Ne serait-ce que le temps que je parle.
« Pas la peine de s’énerver comme ça. J’ai probablement une idée pour le faire partir… » je parcourais l’intérieur de la tente du regard, espérant tomber sur un objet qui servirait en effet d’idée… Avant de voir ma boité de gâteau. « On se débarrasse de notre ennemi public numéro un d’abord. Après on remballe un petit peu, pas question qu’on se défile comme des trouillards. Et après on rentre. On ne sait jamais, sur le chemin, on pourrait avoir besoin d’équipement. » Je le regardai dans les yeux, ma main toujours sur son épaule, attendant une forme d’accord de sa part – accord non négociable dans les faits.
Je me redressai, ma main tombant rapidement d’où elle avait reposé. Je fouillai ensuite dans mon sac, cherchant quelques snacks que j’avais laissés. Hésitante, je demandais à Min Huan de préparer un sac pour la sortie. Puis, déglutissant un bon coup, les yeux sur mes mains, je me dirigeai vers la sortie du refuge en toile. L’animal s’était éloigné de l’entrée, reniflant les alentours à la recherche de nourriture. Je lançai alors un snack pas loin de lui avant de lancer la grosse partie plus loin, espérant qu’il suive. Cela prit plus de temps qu’espéré mais l’animal avait bien mordu à l’hameçon. Je rentrai donc presque aussitôt. « Ok, c’est maintenant. Pas de gestes brusques, d’accord ? Je ferme la tente, tu sors en premier » avais-je lancé dans un souffle, sautant presque sur mon propre sac à moitié ouvert encore. Une fois qu’il fut fermé, j’étais prête à sortir derrière Min H- Eden.

Ca aura pris du temps, mais on était bien partis du site dangereux. La tente fermée, de sorte, l’animal ne resterait pas par là. Maintenant, fallait juste ne pas se perdre et attendre d’avoir du réseau pour au moins appeler quelqu’un… « Je ne capte toujours pas. La route ne devrait pas être trop loin… n’est-ce pas ? Tu captes ? » Je ne sais pas si je posais vraiment ces questions à Eden ou qui que ce soit. Vu combien était irréaliste cette journée, on pouvait bien même parler aux esprits de la forêt. Pourquoi pas aux sylvains aussi ? – Oui parce que j’aime aussi Ghibli, forcément… Quoi, on s'en fiche ? Certes... dans ce genre de situation... il y a probablement plus important. Et c'était d'un réconfortant. L'heure de la remise en question n'arriverait pas.
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Cho Min Huan

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MessageSujet: Re: On en revient à jamais changé (suite)   On en revient à jamais changé (suite) EmptyLun 25 Mai - 1:03


    Je détestais sincèrement être mis au pied du mur, et en particulier face à des situations que je ne savais pas gérer. J'avais la fâcheuse tendance de déléguer dès que je le pouvais, et jusqu'ici cela ne m'avait jamais posé problème, bien au contraire, cela m'avait rendu la vie facile. Seulement, maintenant que je devais me débrouiller seul, je me rendais (enfin?) compte de mes lacunes. Même si je n'avais aucune intention de m'étendre sur le sujet, surtout en compagnie de la principale intéressée.
    Quelle personne totalement saine d'esprit, tiendrait à s’enquérir de l'état physique ou psychique d'une personne qu'elle s'est évertuée à étiqueter comme étant une «sorcière». C'était ce qu'elle était, peu importe comment je tournais cela, il était impossible que Hyo Lin ait acquis un tant soit peu de valeur à mes yeux. Après tout, elle ne cédait pas à mes caprices, n'hésitait pas à m'incommoder si je me comportais mal avec elle, elle allait même jusqu'à se mettre en colère. En gros, Joo Hyo Lin était aux antipodes de ce que j'attendais d'une personne. Je n'avais aucune intention de la laisser prendre de l'importance pour moi, ce serait trop dangereux : pour elle comme pour moi. Si nous n'en étions pas encore venus aux mains, c'était simplement parce que je refusais de frapper une femme.

    Il y avait aussi le fait que Monsieur Papa me faisait très peur.
    Puis «la femme» en question aussi, quand j'y réfléchissais bien.

    Mais l'heure était grave, assez grave pour que nous soyons obligés de faire une trêve. Et elle ne se rendait certainement pas compte du degré de dépendance dont elle faisait l'objet à ce moment même. Le crépuscule était maintenant bien tombé, et recouvrait les bois déjà effrayant de jour. Là, pour rendre cette petite excursion un peu plus amusante, j'allais, dans quelques minutes, être complètement aveugle. « Hey pas si vite, on a une autre urgence d’abord : le sanglier. Tu réalises que ces animaux ne plaisantent pas, c’est comme un hippogriffe, on n’y va pas comme ça ! » Bravo, elle avait réussi à me refroidir totalement, et même le fait qu'il m'était de plus en plus difficile de voir autour de moi, ne m'encouragea pas à foncer tête baissée comme j'aurais pu le faire en temps normal.

    Même si je devais avouer que je n'avais pas compris la référence : « Un quoi ? Il y a des races de sanglier avec un nom aussi bizarre ? » Je lui demandais cela le plus sérieusement du monde, commençant à craindre bien plus que les sangliers dehors. Mais je ne tenais pas pour autant à m'éterniser ici, il devait bien y avoir une solution rapide pour régler tout les problèmes et ne pas rester trop longtemps dans le noir.

    D'ailleurs, instinctivement, je me frottais les yeux, mais cela ne m'aida pas le moins du monde à mieux y voir, ce qui fit accélérer les battements de mon cœur. Je regardais la main qu'elle venait de poser sur mon épaule, et déglutis avec peine, m'efforçant de respirer profondément. Je plantais mon regard dans le sien, un quart de seconde, surpris par le geste, avant de me sentir gêné pour une raison inexplicable qui me força à baisser les yeux. Je ne tenais pas à avoir à lui dire qu'en plus de me fiche la trouille, l'obscurité me rendait complètement aveugle. « Pas la peine de s’énerver comme ça. J’ai probablement une idée pour le faire partir…On se débarrasse de notre ennemi public numéro un d’abord. Après on remballe un petit peu, pas question qu’on se défile comme des trouillards. Et après on rentre. On ne sait jamais, sur le chemin, on pourrait avoir besoin d’équipement. »  Je me retenais de lui dire que j'étais tout à fait en symbiose avec ma condition de trouillard, et lui répondais plutôt :

    « Ton plan, il va marcher, n'est-ce pas ? Je dis ça, car hors de question que je m'engage dans une mission suicide, c'est pas mon truc ça.  » Le ton de ma voix était un brin moins assuré que ce que j'avais espéré, mais cela ferait amplement l'affaire pour le moment. De toute manière, Hyo Lin était probablement trop occupée pour s'en rendre compte.

    Pendant qu'elle s'occupait seule du monstre (non, aucune once de culpabilité), je préparais ce qu'elle m'avait demandé, mettant tout et n'importe quoi dans le sac, trop fier pour lui dire que je ne voyais absolument rien du tout. Quand elle revint, je serrais le sac contre mon torse, me mordant franchement les lèvres. « Ok, c’est maintenant. Pas de gestes brusques, d’accord ? Je ferme la tente, tu sors en premier » J'écarquillais les yeux, surpris à nouveau : « En premier ? Est-ce vraiment nécessaire? » Je déglutis bruyamment, et le faisais quand même, exagérant mes mouvement, car je ne souhaitais pas aller dire bonjour au sol pour cause de «trop longues jambes prises dans toile de tente ». Si nous rentrions en un seul morceau, je me promis de faire quelque chose pour elle.

    Peut-être que je pourrais m'excuser de vive voix cette fois-ci.

    Je me figeais au dehors, sentant comme une immense pression angoissante et écrasante sur mes épaules. J'avais un mal fou à respirer calmement, et la présence du sanglier non loin ne m'aidait pas. Peu importe où je posais les yeux, je ne voyais rien, rien du tout. « Je ne capte toujours pas. La route ne devrait pas être trop loin… n’est-ce pas ? Tu captes ? »  Je fermais les yeux, respirant doucement :

    « Mon téléphone est resté dans la voiture, j'aurai probablement dû l'emmener avec moi, hein ?  » Sans le faire exprès, mon « hein » était monté d'un octave, trahissant certainement mon état. « Il ne va pas revenir, n'est-ce pas ?  » Je balançais mes bras d'avant en arrière, pour me donner de la contenance, et je vins heurter le bras de Hyo Lin.

    Un voile rose recouvrit mes pommettes, alors que j'attrapais sa main, la serrant fort dans la mienne, assez fort pour qu'elle comprenne qu'il ne fallait pas l'enlever... En même temps, je ne pourrais pas lui en vouloir si elle le faisait tout de même. « Je pense que je vais en entendre parler pendant des semaines, mais je crois que je dois te le dire de toute façon. Je... Je ne vois vraiment rien dans le noir, ça a toujours été comme ça, voilà pour quoi je déteste tant ça... Je suis complètement aveugle là, Hyo Lin. C'est un autre problème, j'imagine.. Hein ?  » Comme si 'je ne vois rien' dans le noir, n'était pas assez clair. De plus, j'avais de plus en plus de mal à calmer ma respiration haletante. J'étais ridicule à paniquer comme une midinette, c'était embarrassant, car dans cet état... Je n'allais pas être d'une très grande aide.

    Histoire d'être certain qu'elle était bien là, à côté de moi, je serrais fermement mes doigts autour des siens, tentant de me calmer.
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Joo Hyo Lin

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MessageSujet: Re: On en revient à jamais changé (suite)   On en revient à jamais changé (suite) EmptyLun 1 Juin - 20:26

Il y avait tout un tas de raisons qui expliquaient pourquoi Eden et moi ne nous entendions pas, ne nous comprenions pas et à vrai dire, n’essayions même pas de comprendre l’autre. Il y avait déjà notre passé respectif et notre background familial qui nous mettaient tous deux à deux extrémités du monde très distantes. Il y avait ensuite nos caractères. Le seul point commun à ce niveau que nous avions résidait en un amour profond pour les sarcasmes, les piques et la méchanceté gratuite occasionnelle. Sauf que même ce point commun nous opposait 24/7 dans les faits. Ensuite, il y avait aussi nos attentes respectives quant à la vie. Il voulait briller sous les projecteurs dans un monde bling bling avec des gens prêts à lui vanter ses mérites (enfin… mérites…). Alors que moi, je me satisfaisais très bien de l’idée peut-être simple en comparaison qu’était d’éventuellement valider cette année universitaire et en enchaîner une autre, sur les rotules. Mais s’il y en avait une que je devais placer à ce moment-là en tête de liste qui comprend ces dernières raisons et des milliers d’autres, ce serait sûrement celle qui concerne Harry Potter. « Un quoi ? Il y a des races de sanglier avec un nom aussi bizarre ? » Je ne le regardais même pas, de peur de… lui faire peur. On n’avait pas besoin que je me transforme en banshee maintenant, n’est-ce pas ? Mais j’étais partagé entre l’envie de faire l’hippogriffe, lui expliquer calmement et très sérieusement ou le forcer à regarder tous les Harry Potter en rentrant sans possibilité de remise de peine.
Mais ça attendrait qu’on se sorte de la galère dans laquelle on était déjà. Puis je ne comptais pas trop rapidement reprendre des aises avec lui. Enfin je disais ça et cinq secondes plus tard, je votais pour être mature à ce sujet et tourner la page. J’étais incapable de prendre la moindre décision à ce sujet. C’était particulièrement désagréable.

« Ton plan, il va marcher, n'est-ce pas ? Je dis ça, car hors de question que je m'engage dans une mission suicide, c'est pas mon truc ça. » Il ne comprenait pas que je ne lui laissais absolument pas le choix ? Son habitude de devoir jouer son rôle de petit prince capricieux était incassable. Il n’y avait plus rien à faire à son âge, qu’est-ce que j’espérais ?! Puis, franchement, ce n’est pas comme si j’avais un autre plan, que j’avais des pouvoirs secrets, que le sanglier allait gentiment décider de se casser ou que lui, Eden Cho Min Huan, allait se transformer en homme pour prendre la situation en main. Je suis dure avec lui, pensais-je quand même. Mais ma culpabilité s’envolait en remarquant qu’il ne savait absolument rien de ce que j’avais pensé et que de toutes les façons, il s’en fichait royalement, trop occupé à penser à sa valeur… Sale gosse de riche aux chevilles enflées. C’était facile d’avoir autant d’assurance quand on ne s’était jamais cassé la figure… Pff.
Je donne l’air d’y avoir beaucoup pensé, hm ? Mais cela avait vaguement traversé mon esprit à ce moment. Je connaissais mes priorités quand même. Je lui avais exposé la marche à suivre. Ceci dit, même là… « En premier ? Est-ce vraiment nécessaire? » Je ne le regardais même pas, finissant par entendre ses protestations ou « choses à redire » comme un vent lointain. « Je couvre tes arrières, tu ne vas quand même pas te plaindre ? » lui murmurai-je avant qu’il ne se décide à tenter l’évasion. Je fus surprise de ne pas voir plus de lumière rentrer dans la tente quand il passa. J’oubliais souvent ma nyctalopie qui me permettait de voir généralement plus clair. En sortant la tête précédemment, je voyais si bien… Je voyais mieux quel était le problème du coréen devant moi. N’avait-il pas peur du noir ? Je n’y avais pas du tout pensé…
M’enquérir alors de trouver mon portable aurait une double utilité peut-être : apporter un peu de lumière (si peu) et téléphoner. Sauf qu’évidemment, mon père n’aimait pas particulièrement être dérangé par la technologie quand il était « au naturel ». Il avait certainement essayé de trouver un coin où on ne pourrait pas aller sur internet, ni appeler. Mais à quoi pensait-il en nous laissant ici ? Je me le demandais. Lors d’une brèche d’agacement, mon cerveau m’emmena dans un monde où le père de Min Huan rencontrait le mien et qu’ils se disputaient sur l’utilité de la technologie. J’aurais bien ri si la réalité n’était pas aussi pesante. « Mon téléphone est resté dans la voiture, j'aurai probablement dû l'emmener avec moi, hein ? » Je haussai les épaules un coup, ne pouvant pas réellement lui en vouloir. Jamais n’aurait-on pu penser qu’on se retrouverait dans une situation aussi absurde. Sinon, j’aurais fait du repérage et cacher des milliers de kits de survie… et les clefs d’une mobylette empruntée à un de mes amis ou voisins. « Il ne va pas revenir, n'est-ce pas ? » Demandait-il, sa voix de plus en plus inquiète. Son bras vint heurter le mien et je faisais soudainement plus attention à son comportement. Il était bizarre… Plus bizarre que d’habitude et même plus bizarre que la situation ne l’exigeait. Je voulais me dire que c’était Eden après tout, il exagérait certainement. Mais et s’il n’allait réellement pas bien ?

… Il n’allait pas bien.
Pas du tout.
Min Huan devait être au bord de l’arrêt cardiaque et il allait me faire ses dernières volontés. Et j’aurais probablement mieux fait de m’y mettre aussi car mon cœur venait de rater un battement avant de prendre une course ridicule… Il… il avait pris ma main. Et maintenant que je l’ai dit, ça me semble ridicule de m’être mise dans un état pas possible juste pour ça. Allons, j’avais fait ça à chaque sortie en primaire. Je tenais la main de Soo Mi à chaque ridicule douleur qu’elle avait et combien de fois Jin Wook m’avait pris la main pour me faire marcher droit quand j’avais trop bu, combien de fois ?!
Je levai des yeux écarquillés vers lui, ne comprenant pas ce qu’il me faisait comme scène encore. « Je pense que je vais en entendre parler pendant des semaines, mais je crois que je dois te le dire de toute façon. Je... Je ne vois vraiment rien dans le noir, ça a toujours été comme ça, voilà pourquoi je déteste tant ça... Je suis complètement aveugle là, Hyo Lin. C'est un autre problème, j'imagine.. Hein ? » Je clignai des yeux, la bouche un peu ouverte en entendant ça. Il était sérieux hein ? Un sourire incrédule vint couvrir mes lèvres et j’étais bien heureuse qu’il ne puisse absolument pas me voir. J’ignorais ce que je ressentais. De l’embarras ? Une déception ? Je ne pouvais quand même pas oser être déçue hein ? Je manquais de me mettre une baffe en murmurant que je devenais folle… Mais je ravalai immédiatement ça, me disant que vu ce qu’il venait de me dire et le mal que ça devait lui faire de devoir partager cette fai-… ce problème, je ferais mieux de lui offrir une réponse rassurante. Au même moment, sa prise se resserra sur ma main et c’est tout comme s'il avait aussi serré mon cœur avec. J’avais envie de vomir. Parce que je me donnais la nausée à moi-même. Néanmoins, je regagnai mon sang-froid tant bien que mal. Ignorant à quel point sa paume était chaude.
Tuez-moi.
Ou soleil, ne te lève pas. Pas encore.

Je hochai enfin la tête avant de me rendre compte qu’il ne pouvait probablement pas le voir. « D’accord. On se calme. Ça va aller ! Pas de problème du tout… » dis-je très faiblement. Pour donner un peu de contenance à mes propos, je serrai un coup sa main. Ça devait avoir été dur pour lui de m’avouer ça, mais aussi d’avoir essayé de me le cacher. Je me souvins alors la panique quand il dû sortir de la tente… Tout d’un coup, je me disais que j’aurais dû passer devant oui… « Tu aurais dû me le dire plus tôt. Même compte tenu de la ... situation, j’aurais rendu ça plus facile pour toi. Bref, tu vas devoir me faire confiance. Donc ne discute plus ce que je dis, compris ? Par là et le sol est plat. » Je le guidais fermement plus loin de la tente et donc de la menace hippogriffe (ou sanglier, mais laissez-moi vivre un peu de fantaisie).
Je faisais tout pour m’occuper l’esprit, lui indiquant la moindre chose pouvant gêner notre passage ou pouvant raviver un espoir. Mais ce n’était pas vraiment suffisant. Ma main était étrangement trop vivante. Je me mis alors à penser et un rire finit par échapper ma gorge alors qu’on se rapprochait de ce qui ressemblait à une route. Je ne lui notifiais pas tout de suite, ne voulant pas lui donner de faux espoirs si cette route n’était qu’un chemin de terre parmi tant d’autres dans cette immense forêt (elle ne devait pourtant pas être si profonde si ?). « C’est quand même drôle. Même à ce niveau on est opposés. Tu es aveugle dans le noir et je suis nyctalope. Même une rencontre du troisième type me serait plus familière. Et je t’interdis de dire que c’est parce que je ressemble à un alien, ok ? » Je blablatais, je m’en rendais bien compte… Mais quitte à ne rien voir, il allait entendre assez pour regretter de ne pas être sourd en plus dans le noir !
Pourquoi je faisais ça n’empêche ?

Je sortis mon portable, espérant avoir économisé suffisamment ma batterie. 58%, peut mieux faire mais ce n’était pas non plus critique. Ce qui m’intéressait davantage se trouvait à côté : notification de réseau. Deux barres. Mon visage s’illumina et je sautais un peu en lâchant un instant Min Huan. Me rendant compte de ce que je venais de faire, j’hésitais… On ne bougerait pas avant que j’eus finit un appel donc était-il nécessaire que je la lui reprenne ? Oh seigneur, était-on dans une situation qui se permettait ce genre de questions ? Il devait se sentir perdu d’un côté mais la lumière de mon portable devait sûrement apporter un minimum de réconfort… non ? « J’ai du réseau. On ne bouge plus, je vais appeler papa ! » Je sonnais affreusement comme une gamine… Il fallut une minute pour que mon visage d’enfant se transforme en celui de monstre quand il ne répondit pas. Non mais il se fichait de moi, hein ? Je réessayais pour tomber directement sur sa messagerie. Mais qu’est-ce qui lui prenait à la fin ? La folie allait me consumer, c’était certain. Laquelle, je l’ignorais encore. Je tentais Soo Mi pour me prendre un « je suis en pleine cure thermique, tu plaisantes ? Je suis sûre que tu vas trouver un truc ! » Cure thermale, idiote, corrigeai-je dans ma tête. Et je rayais ainsi son cadeau d’anniversaire de ma liste de choses à acheter. Ga Yeon me dit gentiment qu’elle était chez de la famille et je ne pouvais lui en vouloir (cadeau assuré pour l’instant donc). J’essayais enfin Jin Wook qui était plus que bizarre. Je jetai un coup d’œil à Min Huan, sachant qu’il serait injuste qu’il passe plus de temps dans le noir complet. « Je t’en prie ! Je- Je suis blessée… » balançai-je plutôt que de vendre le problème de la starlette. Je n’étais pas fière et je devais probablement être rouge d’embarras une nouvelle fois, peu habituée à jouer les damoiselles en détresse.
Mais tuez-moi.

Mes yeux s’écarquillèrent quand il dit qu’il me rappelait pour voir s’il pouvait s’arranger. Je trouvais ça bizarre… Jin Wook avait le permis et il prenait la voiture de son grand-frère à la moindre occasion. Je ne dis rien cependant, le garçon étant notre dernière chance. Seulement… quelque-chose ne sonnait pas juste. Mes amis qui font les difficiles, mon père qui faisait le mort, j’aurais dû appeler les studios peut-être. Je le faisais dans ce laps de temps pour rencontrer la boîte vocale de la production. « J’ai un drôle de sentiment… Un truc cloche. » Mais je n’eus le temps de m’interroger davantage, Jin Wook rappelait et m’informait que son grand-frère venait nous chercher. Je lui donnais donc notre position, ne sachant que le numéro de la route (mon GPS me boudait). L’appel finit je tendais mon portable à Min Huan. « Tiens, ce n’est pas grand-chose mais ça reste une source de lumière. Le frère de Jin Wook roule vite de souvenir donc il devrait rapidement être là… Désolée pour tout ça. » J’avais envie de m’assassiner. Venais-je tout juste de m’excuser ? Ce n’était même pas ma faute et il ne servait à rien d’être convenable avec la girafe ! Disons que j’étais faible de tous les évènements de la journée, j’avais faim et la fatigue revenait. Avec un peu de chance, il n’y ferait plus jamais allusion. Ou sinon, je me moquerai ouvertement de son problème. « J’ignore comment va se finir cette soirée mais si… on pouvait se mettre d’accord pour ne jamais en reparler, ça m’arrangerait… » J’avais envie d’oublier ce jour. D’oublier à quel point ça avait été gênant de lui parler. Ou de ne pas lui parler. D’oublier comment je m’étais étalée sur lui. D’oublier mon père VS lapin. D’oublier que, oh mon dieu je réalisais, j’avais dormi en sa présence et que j’avais peut-être même bavé dans mon sommeil (mais quand est-ce qu’on me tue ?). Je voulais oublier cet idiot de sanglier. Le comportement inhabituel d’Eden. Le fait que je ne l’appelais même plus Evan. Et même la chaleur de sa main sur la mienne. Le froid qui suivit quand j'avais lâché prise. Oui, surtout ces deux choses en fait. Et enfin, je voulais effacer de ma mémoire que j’avais dû faire pitié à un ami pour qu’il nous aide.

Alors que je me lamentais intérieurement pour ne pas blablater davantage, j’entendis un bruit étrange venant des arbres. Je levai la tête immédiatement dans cette direction. Il était peu probable que ce soit le sanglier, on ne devait plus rien avoir à manger et on ne l’intéressait sûrement pas. Etait-ce quelqu’un ou juste mon imagination ? J’avais eu l’impression de voir un bout de silhouette. Je me souvins alors que je n’étais pas seule, qu’Eden avait probablement aussi entendu le bruit et que lui n’aurait rien vu dans ce coin. « Juste le vent… je crois… » Bravo Hyo Lin, bravo. Ce « je crois » était d’un rassurant !
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Cho Min Huan

Cho Min Huan


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MessageSujet: Re: On en revient à jamais changé (suite)   On en revient à jamais changé (suite) EmptyDim 28 Juin - 22:05


    Mes jambes avaient muté en quelque chose qui avait tout du coton, et contrairement à ce que l'on m'avait toujours dit, avec un de nos sens en moins, les autres n'en sont pas plus efficaces, loin de là, quelle blague. J'aurai aimé me transformer en une sorte de Daredevil, ça aurait été tout de suite bien plus viril. Et je n'aimais pas le sentiment qui m'animait en ce moment-même, car il laissait sous-entendre un point bien précis que je n'étais pas du tout prêt à accepter : « C'est Hyo Lin, alors ce n'est pas bien grave. » A quand remontait le jour où j'avais décidé de baisser ma garde, qui lui avait donné le droit de voir plus loin qu'Eden ? J'avais très souvent souhaité n'être plus que Min Huan pour au moins quelqu'un, durant ces dernières années. Pourquoi fallait-il qu'elle soit la première à voir à travers les volets ? En général, personne ne restait jamais assez longtemps pour se donner la peine que ne serait-ce jeter un œil à travers. Hyo Lin était clairement en train de laisser percer la lumière. Je n'étais pas prêt à laisser la lumière entrer, à changer, je n'étais même pas certain de le vouloir.

    Le changement avait quelque chose de très effrayant.
    Tout comme l'obscurité.
    Si vous le voulez bien, traitons une phobie à la fois d'accord ?

    « D’accord. On se calme. Ça va aller ! Pas de problème du tout… » Je déglutis avec peine, sentant mes pommettes chauffer quand elle ne lâcha pas ma main, rassuré mais pas prêt à l'assumer, j'avais bien plus important à penser: sortir d'ici et en un seul morceau de préférence. Tout cela était étrange, ils avaient beau tous avoir envie de me mettre sur la touche, ce n'était pas vraiment le genre de NG de laisser ses stars dans la nature, à la merci du moindre petit hippogriffe qui serait à la recherche de sang frais. A cette pensée, je fermais les yeux et frissonnais de dégoût, avant de rouvrir les yeux sur le champ, me rendant vite compte que ma peur du noir ne désemplissait pas quand je tentais de l'esquiver, bien au contraire, elle en devenait plus étouffante. « Tu aurais dû me le dire plus tôt. Même compte tenu de la ... situation, j’aurais rendu ça plus facile pour toi. Bref, tu vas devoir me faire confiance. Donc ne discute plus ce que je dis, compris ? Par là et le sol est plat. »  Bizarrement, cela me faisait tout drôle de l'entendre me parler « autant », après tout on s'était tout de même évités pendant une semaine, et avec la situation dans laquelle nous nous trouvions, elle était la seule chose qui m'empêchait de hurler de manière peu virile pour sauver ma peau. Je ne pouvais pas faire une chose pareille en sa compagnie, impossible. Que penserait-elle de moi sinon ?

    Attendez une petite minute, depuis quand est-ce que son avis pesait dans la balance ?

    Je la suivais tout de même, recherchant moi-même inconsciemment la sécurité d'un sol plat et sans embûches. « Tu vas te moquer pendant des semaines, et je ne pourrai même pas t'en vouloir car j'aurai fait la même chose si les rôles avaient été inversé. Profite bien, personne ne le sait.  » Une boule se forma dans mon ventre quand je prononçais le mot « semaine » : nous n'avions plus autant de temps à passer ensemble. L'émission arrivait sur la fin, et après nous n'aurions aucune raison de nous revoir. Hyo Lin ne le voudrait pas.

    Et moi non plus.
    Plus loin d'elle j'étais, mieux je me portais.
    N'est-ce pas ?

    Histoire de bien m'en tenir à ce que je disais, j'essayais (vainement) de lâcher sa main, mais ce fut l'effet inverse qui se produisit, je la serrai un peu plus fort. Fichu bruissement de feuilles... Je me mordillais la lèvre, et me concentrais plutôt sur ses indications, faisant alors aussi taire les battements de mon cœur. « C’est quand même drôle. Même à ce niveau on est opposés. Tu es aveugle dans le noir et je suis nyctalope. Même une rencontre du troisième type me serait plus familière. Et je t’interdis de dire que c’est parce que je ressemble à un alien, ok ? » Après ça, la chose la plus étrange du monde se produisit. J'ai ris. Pas par pure moquerie non, cela n'aurait pas été un problème sinon. Non, cela avait été un rire de bon cœur. Joo Hyo Lin m'avait fait rire. Moi, Cho Min Huan. C'était comme si on mettait les piles d'une télécommande dans le mauvais sens, faisant se toucher le plus et le plus, tout en espérant que cette fichue télévision s'allumerait.

    Pas moyen qu'elle s'allume, Cho Min Huan avait tout de même encore un peu de fierté. « Je comptais plutôt dire que tu ressemblais à l'UFO, mais l'alien ça marche aussi, c'est même mieux ! Merci !  » Min Huan retire moi ce sourire dénué de toute méchanceté de ton visage s'il te plaît, pensais-je en secouant vivement la tête. Heureusement, elle ne pouvait pas me voir, dieu merci.
    Quand elle sortit son portable, je braquais mes yeux dessus, sentant comme si je me rechargeais à mesure que justement, il se déchargeait. Le fait qu'elle me lâche la main ne me frappa qu'après, mais je n'avais plus autant peur qu'à la sortie de la tente. « J’ai du réseau. On ne bouge plus, je vais appeler papa ! » Même Monsieur Papa me paraissait une échappatoire envisageable vu la situation, car la situation était vraiment en train de virer dans le « hors de contrôle », je n'aimais pas ça, pas du tout. Pour toute réponse, je m'arrêtais et attendais silencieusement, comme elle me l'avait demandé. Enfin, elle ne m'avait pas dit de me taire, mais... je préférais.

    Contre toute attente, les appels ne semblèrent pas fructueux du tout, ce qui raviva cette bonne vieille peur, je déglutis avec peine, me demandant quand elle parla de blessure si elle était sérieuse... Sa cheville lui faisait encore mal ? Puis... Pourquoi est-ce qu'elle n'avait pas sauté sur l'occasion pour balancer le scoop qu'elle avait appris ? Hyo Lin se révélait être encore plus compliqué que ce que je pensais... «J’ai un drôle de sentiment… Un truc cloche. » Je tournais la tête vers elle, soudainement très inquiet. Elle voyait elle, alors je pouvais me fier à son jugement pour cette fois, n'est-ce pas ? « Tu penses vraiment ? Qu'est-ce qu'il y a ? Personne ne veut venir nous chercher ? C'est ça ?  » Ma voix avait repris quelques octaves malgré moi. Que voulez-vous, on ne se refait pas hein.

    Je n'ajoutais rien, la laissant gérer le nouvel appel qui venait d'arriver. Je ne voyais même pas son visage, ce qui était assez frustrant, je n'avais donc aucune idée de l'avancement des opérations.
    Tiens, voilà que je me mettais à parler comme Monsieur Papa.

    Quand elle me tendit le portable, je le prenais, sans trop savoir pourquoi dans un premier temps, puis... « Tiens, ce n’est pas grand-chose mais ça reste une source de lumière. Le frère de Jin Wook roule vite de souvenir donc il devrait rapidement être là… Désolée pour tout ça. » Je manquais de m'étouffer en l'entendant, dissimulant le tout habilement derrière une quinte de toux sortie de nulle part.

    « Non mais non.. Enfin... Ne t'excuses pas je veux dire, ce serait plutôt à moi de le faire si je voulais.. le faire.  » Oh wow Min Huan, bravo, pensais-je en portant soudain toute mon attention sur le fond d'écran non identifié de Hyo Lin, les joues brûlantes. Tiens, étrange, ce n'était même pas la tête de ce psychopathe qu'elle aimait tant. Il ne fallait pas se demander pour quoi elle ne m'aimait pas : j'étais mignon moi. « J’ignore comment va se finir cette soirée mais si… on pouvait se mettre d’accord pour ne jamais en reparler, ça m’arrangerait… »  Surpris, j'ouvris la bouche pour la refermer ensuite, cette complicité d'un soir, aussi factice puisse-t-elle être, me paraissait vraiment abracadabrante. Mais quelque part, j'étais rassuré.

    Car... Je n'avais pas vraiment envie de la quitter en mauvais termes.
    … Elle me ferait de la mauvaise pub. Oui, c'est ça. « Aussi longtemps que tu n'en parles pas, je resterai muet comme une tombe. Mais ne t'avise pas de changer d'avis plus tard, car je ne négocie pas avec les terroristes.  » balançais-je, certain que ça finirait par arriver au fond. Nous n'étions pas fait pour nous entendre, le fait de me sentir rassuré en sa présence ce soir, et de vouloir qu'elle commence à me voir comme quelqu'un de pas trop exécrable, ne changeait pas la donne pour deux sous.
    Le bruit qui s'en suivit me fit lever la tête comme un chien de chasse aux aguets, mon cœur lui se remit à danser la lambada, alors que je cherchais la main de Hyo Lin pour la reprendre. Ce que je fis, sans la moindre once de honte, c'était sûrement égoïste, très probablement même, mais à ce moment je m'en fichais, surtout que : « Juste le vent… je crois… » « Comment ça tu crois ? C'est le vent ou c'est pas le vent ?  » Dans l'espoir d'avoir l'air menaçant, je braquais la faible lumière du portable de Hyo Lin vers ce que je jugeais être la source du bruit. Et... Je vis un point rouge, alors que la lumière se refléta vers moi.

    « BON SANG DE BOIS C'EST QUOI CA ?!  » hurlais-je en reculant et en m'étalant à mon tour de tout mon long, laissant Hyo Lin gérer cette nouvelle menace comme l'homme viril que j'étais , je reculais doucement vers ce qui me sembla être... un buisson ?

    Mais loin de Hyo Lin, je n'étais plus qu'un jeune homme terriblement apeuré dans le noir, sans plus rien ni personne à quoi me raccrocher. Les bruissements se firent plus important, et j'eus comme l'impression que nous n'étions plus deux mais trois. « Hyo Lin ? Hey ? Oh ? C'est ton ami qui est là ? Hyo Lin ? Qu'est-ce qui se passe ? Tu..tu vas bien ?  » chouinais-je en ramenant maladroitement mes jambes contre mon torse, n'osant plus bouger du petit bout de buisson où je m'étais terré, même si cette branche qui me rentrait dans la cuisse.. chatouillait un peu, pensais-je alors que des larmes de frayeur coulaient le long de mes joues.

    Eun Seok n'était vraiment jamais là quand j'avais besoin de lui hein ?
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